Paul-Yvan Deléglise
L’Ancienne Lorette, Québec
[Suite du même titre dans le
Réflectivité #306 juin 2017, p.3]
- La parabole du fils prodigue
(parabole
favorite de Jésus)
Après avoir rappelé la « parabole du fils perdu » (la Brebis égarée) 169:1.1 (1850.8), puis celle de la « pièce d’argent perdue » 169:1.4 (1851.2),
Jésus
dit à la foule : « Maintenant, je voudrais vous raconter l’histoire
du fils écervelé. » 169:1,5
(1851.3)
Il le fit longuement et avec beaucoup
de détails.
Rappelons-nous brièvement cette
histoire : Un riche fermier avait deux fils de personnalités fort
différentes. Le plus jeune était enjoué, insouciant, paresseux et fuyant les
responsabilités. Son frère aîné était sérieux, posé, travailleur et
responsable. Les deux se querellaient constamment. La situation devint si
pénible que le cadet alla trouer son père, et lui demanda sa part d’héritage.
Le père, la lui remit.
Ce fils dissipa sa fortune jusqu’à
devenir pauvre et connaître la faim. Il décida de revenir chez son père, de lui
demander pardon et d’être compté parmi ses serviteurs à gage.
Le père avait été très peiné du
départ de son fils et il espérait toujours son retour. Le voyant venir de loin,
il courut à sa rencontre, l’embrassa et, sans lui laisser le temps de parler,
il fit un grand festin et le réintégra dans sa famille.
La Vérité centrale et essentielle de
cette parabole :
« Ce fut l’une des paraboles les
plus émouvantes et les plus efficaces que Jésus présenta pour bien faire
comprendre à ses auditeurs la bonne volonté du Père à recevoir ceux qui
cherchent à entrer dans le royaume des cieux. » 169:1.14 (1853.1)
Il en dévoila lui-même la vérité
essentielle : « On vous a enseigné que votre admission auprès de Dieu
vient après votre repentir et comme conséquence de toutes vos œuvres de
sacrifice et de pénitence, mais je vous assure que le Père vous accepte avant
même que vous vous soyez repentis ». 169:1.3 (1851.1)
Le livre d’Urantia nous rappelle
cette vérité centrale dans son premier fascicule : « Le Père
Universel est le Dieu de toute la création, la Source-Centre Première de toutes
choses et de tous les êtres. Pensez d’abord à Dieu comme à un créateur, puis
comme à un contrôleur, et enfin comme à un soutien infini. » 1:0.1 (21.1)
« L’homme peut aussi mieux
comprendre la nature divine s’il se considère comme un enfant de Dieu et s’il
vénère le Créateur du Paradis comme un vrai Père spirituel. » 2:0.1 (33.1)
Envolée d’imagination
spéculative :
Cette parabole de l’Enfant prodigue,
récit de prédication de Jésus, peut donner lieu à plusieurs « Envolées
d’imagination spéculative ». J’ai donc été tenté de faire l’une d’elles,
en me posant la question suivante, transposant la parabole dans les situations
sociale et familiale actuelles : Serions-nous en présence d’une parabole sexiste
inutilisable aujourd’hui ?
J’ai posé cette question à ma
compagne. Elle m’a reproché d’employer mon temps à des réflexions futiles. Elle
me confirma qu’elle-même saisissait fort bien le message de Jésus dans cette
histoire d’un père et de ces deux fils : Le père qui y est représenté
c’est Dieu lui-même, notre Père, qui n’a pas que deux fils! Ses fils sont
innombrables, ce sont tous les humains de l’Univers qu’ils soient femmes ou
hommes, filles ou garçons!
Cette parabole a été conçue dans le
contexte familial et social hébreux du temps de Jésus, vouloir la sortir de ce
contexte c’est lui enlever le message, la pensée centrale et essentielle
qu’elle contient.
Cette
parabole était la favorite de Jésus!
- La parabole des talents
(« Voilà le chemin » des croyants vers le royaume spirituel.) 148:6.10 (1664.2)
Mise en contexte :
L’après-midi du mardi avant la Pâque, alors que les apôtres revenaient à leur
camp de Gethsémani, Jésus leur annonça la destruction de Jérusalem et de son
temple. Il leur rappela à nouveau son départ imminent vers son Père. Il leur
reprocha leur concept du royaume.
La destruction du temple de Jérusalem
qui leur apparaissait indestructible amena les apôtres à conclure à
l’éventualité de catastrophes, de guerres et même de la destruction du monde.
Quant au rappel du départ de Jésus vers son Père il les plongea dans une
inquiétude et une insécurité profondes.
Le soir venu, les apôtres et quelques
disciples, désirant plus de clarté, se réunirent autour d’un feu de camp.
Thomas s’adressant alors à Jésus lui demanda : « Puisque tu dois
revenir pour achever l’œuvre du royaume, quelle sera notre attitude pendant que
tu seras absent ? » 176:3.1
(1916.1).
Jésus constata, une fois de plus, que
ses apôtres n’avaient pas compris la nature spirituelle du royaume auquel il
les invitait. Il les regarda à la lumière du feu et il répondit à Thomas :
« Même toi, Thomas, tu ne réussis pas à comprendre ce que j’ai dit. Ne
vous ai-je pas constamment enseigné que votre lien avec le royaume est
spirituel et individuel, qu’il est entièrement une affaire d’expérience personnelle
dans l’esprit, en réalisant, par la foi, que vous êtes fils de Dieu ? Que
dirai-je de plus ? » 176:3.2
(1916.1)
Il
ajouta :
- Que la chute des nations, la
destruction des Juifs incroyants, ou la fin du monde ne concernaient pas ceux
qui ont opté pour le royaume spirituel ;
- Que la vie éternelle était assurée à
qui a la foi, une foi vivante, qui manifeste de plus en plus les fruits de
l’esprit divin…
De tous les discours qu’il fit à ses
apôtres, ce fut ce discours-là qui les jeta dans la plus grande confusion.
Constatant cela, Jésus leur demanda de le laisser leur raconter une parabole,
celle des talents.
Bref rappel de la parabole des
talents :
Cette parabole étant fort connue, en
voici une brève présentation :
« Un maître, s’absentant au loin,
confia ses biens à ses serviteurs qui devaient lui rendre des comptes à son
retour. A l’un il confia cinq talents, à un autre deux talents, à un troisième
un talent.
Les deux premiers doublèrent la mise
par leur travail. Ils furent félicités et promus. Peu importe que le profit fut
de deux ou de cinq talents. Chacun avait fait fructifier selon les dons reçus
et selon ses capacités. Les félicitations ne se fondaient pas sur le profit du
maître mais sur le travail de chacun, à sa mesure.
Le troisième serviteur n’avait rien
fait et avait enfoui son talent. Il avait eu peur ou plutôt il justifiait sa
paresse par la rigueur de son maître. Il fut blâmé de n’avoir rien fait. Si
avec son talent, il avait produit un second talent, un seul, il aurait eu les
mêmes félicitations que les deux premiers… »
Cf. La parabole des talents. Texte de
la Bible. Nouveau Testament.
La Vérité centrale et essentielle de
cette parabole :
Même après sa réponse à Thomas, même
après son récit des talents, Jésus apporta des précisions élaborées sur le sens
profond de cette parabole. Voici l’un des extraits qui répondent à la question
de Thomas et aux préoccupations de ses apôtres :
« On ne peut rester stagnant
dans les affaires du royaume éternel. Mon Père demande à tous ses enfants de
croitre en grâce et dans la connaissance de la vérité. Vous, qui connaissez ces
vérités, devez produire l’accroissement des fruits de l’esprit et manifester un
dévouement croissant au service désintéressé de vos compagnons qui servent avec
vous. Souvenez-vous que, dans la mesure où vous servez le plus humble de mes
frères, c’est à moi que vous rendez service. » 176:3.5 (1917.2)
« C’est
ainsi que vous devriez vous occuper des affaires du Père, maintenant et
désormais, et même éternellement. Persévérez jusqu’à mon retour. Exécutez
fidèlement la tâche qui vous est confiée, et vous serez alors prêts pour le
règlement de comptes qui accompagne l’appel de la mort. Ayant ainsi vécu pour
la gloire du Père et la satisfaction du Fils, vous entrerez avec joie et un plaisir
extrême au service éternel du royaume perpétuel. » 176:3.6 (1917.2)
Envolée d’imagination
spéculative :
Cette parabole ne se prête pas à une
envolée spéculative. Mais elle m’a antérieurement causé un certain
malaise : pourquoi était-ce celui, et lui seul, qui n’avait reçu qu’un
seul talent et qui n’était pas parvenu à en produire un autre talent qui fut si
durement traité par son maître ? Il a fallu que je me rappelle, enfin, que
notre Père des cieux, infiniment bon et infiniment équitable ne nous juge pas
d’après les talents reçus, mais d’après ceux que nous accumulons par notre
service auprès de Ses enfants, nos frères et sœurs!
Trois jours avant son départ, le
Maître présenta cette parabole à ses apôtres afin de les soutenir dans la
grande épreuve qui les attendait. Il répondait ainsi, à la question : « Que
devrons-nous faire quand tu seras parti ? »
Jésus tentait de dire ainsi aux
apôtres et par la suite à chacun des croyants : « Voilà le
chemin! »