Normand Laperle Lévis
Plusieurs techniques de méditation existent. J’en ai expérimenté quelques-unes. Puis, j’ai fini par les personnaliser. Il m’arrive aussi d’essayer d’inventer des méthodes.
Je m’aperçois que chaque méthode méditative donne un résultat différent. Il en résulte que lorsque je m’assois pour méditer, je décide alors de la méthode que je vais utiliser selon mon besoin à ce moment-là.
TEST EXPLORATOIRE
Le test suivant a été révélateur pour moi. Je me suis assis dans le silence. J’ai fermé les yeux. J’ai fait le silence intérieur. J’ai attendu… Sans aucune expectative.
J’ai répété cette expérience plusieurs fois. Elle a toujours donné le même résultat. Il ne s’est jamais rien passé. Je restais toujours au même endroit dans mon espace mental. En d’autres mots, cette méthode ne m’a menée nulle part.
J’en ai déduit que si je ne faisais pas d’effort pour me déplacer à l’intérieur de moi, mon centre de conscience ne bougera pas. Si je ne lève pas les voiles, je n’avancerai pas. Sans objectifs, je n’arrive nulle part.
Il faut donner une orientation au mental, même si ce n’est que dans l’expectative.
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Aujourd’hui, mes deux méthodes de méditation préférées sont les suivantes :
MÉDITER
POUR ME SENTIR EN PRÉSENCE
Cette forme de méditation est parfois appelée « faire le vide intérieur ». Je n’ai jamais constaté un quelconque « vide » à l’intérieur de moi. J’ai plutôt constaté que le mental ne s’impose plus comme mon centre, comme ce qu’il y a de plus important à l’intérieur de moi. Mon mental perd son caractère dominant et ne fait que transmettre de l’information. C’est pourquoi j’estime que cette forme de méditation est utile comme antistress, antidépressif, anti panique.
En fin de compte, je découvre que le mental n’est pas la personne. En étant centré dans le mental je perds le « je » en moi, mon « centre », ma « personne ».
Voici ma méthode
Le but de cette méthode n’est pas de parler à l’Ajusteur ou même qu’Il me parle. Le but est uniquement de sentir « le contact » et « me sentir en présence ». C’est tout!
De quelle « présence » parle-t-on ?
J’ai le souvenir de moments où je me sentais inspiré. Un moment où le courant passait. Ce souvenir est un point de repère pour moi. C’est la sensation de ce moment d’inspiration que je vais essayer de retrouver, mais cette fois en état méditatif.
C’est important de distinguer à l’intérieur de moi, l’observateur et l’observé. En ce qui concerne l’observateur; le mot le dit, c’est la partie de moi qui observe; là où se situe mon centre, mon centre de conscience. L’observé, c’est la partie de moi que j’observe, ce sur quoi se porte mon attention.
Je veux aussi parler brièvement de « niveaux de conscience ». Le « Livre d’Urantia » utilise parfois les termes « niveau mental », « niveau spirituel », « niveau de l’esprit » comme des niveaux qu’on est destiné à découvrir et expérimenter intérieurement. Elles peuvent être vues comme des « zones intérieures ».
À mon humble petit niveau d’existence, ici dans la matière, j’arrive à distinguer ces différents niveaux à l’intérieur de moi, même si j’imagine que c’est de façon très li- mité. Je comprends, et je sens, également qu’il existe une gradation à l’intérieur de chacun de ces niveaux. Je constate aussi que je peux déplacer l’observateur que je suis (mon « centre de conscience ») d’un niveau à l’autre, même si c’est de façon « très » limité. Essayez-le ! Vous devriez constater au moins un petit mouvement.
Suite à cette explication, on comprendra facilement que je divise mon monde intérieur en trois parties : mon mental, mon âme (ce sont mes deux lieux d’habitation), et l’Ajusteur qui m’habite. La première chose que je fais, lorsque je m’installe pour méditer, est de vérifier ma position intérieure. Est-ce que l’observateur est dans son mental (chercher de solutions, raison-nement, des sentiments, des mémoires de toute sorte …), dans mon âme (concepts de croissance personnels, des idéaux …), ou en contact avec l’esprit de l’Ajusteur qui m’habite (inspirations de haut niveau à tangente éternelle) ? Où suis-je ? La plupart du temps, je suis dans mon mental. Peu importe où je suis, je commence à déplacer délicatement l’observateur (mon « centre de conscience ») vers les niveaux suivants. Je me déplace…
Je vérifie régulièrement ma position intérieure. Si j’ai commencé dans le bas mental, après un certain temps je vais « sentir » que je suis rendu dans le haut mental. Ensuite je vais sentir que je traverse dans l’âme (une zone nettement distincte du mental et plus neutre). Lorsque je me sens dans le haut de ma zone d’âme, le « contact » est imminent…
Lorsque le « contact » se fait, je le sais. C’est impossible à manquer. La sensation intense de neutre mental est beaucoup plus forte que dans le niveau d’âme. Il y a un courant puissant qui passe. Je sens une présence, avec qui je suis en contact, comme si c’était d’une personne à une autre.
Mon seul objectif est de rester à cet endroit le plus longtemps possible. Je répète que je ne veux pas parler, et je ne veux pas qu’on me parle. Je veux simplement « me sentir en présence ».
MÉDITER
POUR AVOIR DES RÉPONSES
Cette méthode se rapproche probablement plus de ce que Jésus pratiquait. Un genre de dialogue intime entre lui et le Père céleste. Jésus nous demandait de communiquer avec le Père qui nous habite, dans nos propres mots, en toute intimité.
Cette méthode a l’avantage d’être très
simple.
Le but de cette méthode
Le but de cette méthode est d’établir un dialogue intérieur constructif avec rien de moins que l’Ajusteur intérieur (le Père), sur notre vie personnelle et tout ce qui nous préoccupe.
« Jésus enseigna à ses disciples qu’après avoir fait leur prière au Père, ils devaient rester quelque temps dans un état de réceptivité silencieuse pour donner à l’esprit intérieur les meilleures chances de parler à l’âme attentive » (1641.1) 146:2.17
La technique
Je m’assois, en silence, dans un endroit
tranquille, qui n’attire pas l’attention sur
quelque chose en particulier.
Je laisse l’esprit vaguer comme il veut,
tout en étant aux aguets sur la réception des
idées constructives.
Je fixe dans le vide. Je sors de la logique
complexe. Je goûte au plaisir simple de
l’existence. Je me détache complètement du
poids de l’existence.
Si je suis calme et dans un état de réceptivité, ça devrait rentrer… Je devrais passer un petit moment agréable d’intimité.
En ce qui me concerne, ça fonctionne.
Conclusion
Ces deux méthodes de méditation sont complémentaires. Une ne va pas sans l’autre. La première méthode prépare la personne à mieux utiliser la deuxième méthode.
« La méditation établit le contact du mental avec l’esprit; la détente détermine la capacité de la réceptivité spirituelle. » (1777.2) 160:3.1